Se desideri chiarimenti in tema di espropriazione compila il modulo cliccando qui e poi chiamaci ai seguenti numeri: 06.91.65.04.018 - 340.95.85.515
DEUXIÈME SECTION
AFFAIRE KEMAL BAYRAM c. TURQUIE
(Requête no 33808/11)
ARRÊT
Art 1 P1 • Respect des biens • Impossibilité de contester judiciairement la perte de propriété découlant de travaux de cadastrage et de l’inscription des biens comme propriété du Trésor, faute d’en avoir été informé par l’administration • Délai de la prescription extinctive de dix ans
STRASBOURG
31 août 2021
Cet arrêt deviendra définitif dans les conditions définies à l’article 44 § 2 de la Convention . Il peut subir des retouches de forme.
En l’affaire Kemal Bayram c. Turquie,
La Cour européenne des droits de l’homme (deuxième section), siégeant en une Chambre composée de :
Jon Fridrik Kjølbro, président,
Carlo Ranzoni,
Aleš Pejchal,
Egidijus K?ris,
Branko Lubarda,
Pauliine Koskelo,
Saadet Yüksel, juges,
et de Hasan Bak?rc?, greffier adjoint de section,
Vu :
la requête (no 33808/11) dirigée contre la République de Turquie et dont un ressortissant de cet État, M. Kemal Bayram (« le requérant ») a saisi la Cour en vertu de l’article 34 de la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (« la Convention ») le 12 avril 2011,
la décision de porter la requête à la connaissance du gouvernement turc (« le Gouvernement »),
les observations des parties,
Après en avoir délibéré en chambre du conseil le 29 juin 2021,
Rend l’arrêt que voici, adopté à cette date :
INTRODUCTION
1. La présente requête porte sur une perte de propriété ayant découlé pour le requérant de travaux de cadastrage, et sur l’impossibilité pour l’intéressé de contester cette mesure faute d’en avoir été informé.
EN FAIT
2. Le requérant est né en 1948 et réside à Werdohl, en Allemagne. Il est représenté par Me A. Bacanak, avocat.
3. Le Gouvernement a été représenté par son agent.
4. Le 29 décembre 1977, le requérant fit l’acquisition de deux terrains situés dans le village d’Engiz-Samsun et immatriculés au registre foncier. La vente fut enregistrée et deux titres de propriété, inscrits au registre foncier, furent délivrés à l’intéressé.
5. En 1979, le requérant fit construire une maison de trois étages sur les terrains en question.
6. À cette époque, le requérant aurait résidé en Allemagne.
7. En 1985, l’administration entreprit en application de la loi no 766 du 28 juin 1966 relative au cadastrage et à l’enregistrement des titres fonciers le cadastrage des biens situés dans le village d’Engiz.
8. Le 2 avril 1986, les terrains du requérant furent enregistrés comme propriété du Trésor (parcelle no 106).
9. Les procès-verbaux relatifs à la zone de cadastrage furent affichés publiquement du 4 octobre au 2 novembre 1989.
10. Hormis cet affichage, aucune notification ne fut envoyée, ni aucune démarche entreprise, à l’effet d’informer le requérant.
11. Le 21 octobre 1989, la direction départementale des finances publiques contesta les conclusions de la commission cadastrale.
12. Le 11 novembre 1991, la commission du registre foncier rendit ses conclusions. Les terrains du requérant furent de nouveau enregistrés comme propriété du Trésor.
13. Le requérant ne fut pas informé de cette décision.
14. Les conclusions de la commission du registre foncier devinrent définitives le 2 janvier 1992, aucun recours n’ayant été introduit pour les contester.
15. Le 24 mai 2004, la direction départementale des finances publiques notifia au requérant une injonction de payer une indemnité d’occupation illégale d’un bien public pour la période de 1994 à 2004.
16. Le 28 juillet 2004, le requérant demanda au Trésor public s’il pouvait acheter les terrains en question.
17. L’administration ne donna pas une suite favorable à cette demande.
18. Le 14 mai 2009, le requérant introduisit un recours aux fins d’obtenir l’annulation de l’enregistrement effectué au bénéfice du Trésor et la réinscription des terrains à son nom sur le registre foncier. Il déclara qu’il n’avait jamais été informé des travaux de cadastrage et qu’il n’avait pris connaissance de la teneur des conclusions cadastrales qu’en 2004. À l’appui de sa demande, il fit valoir d’une part ses titres de propriété inscrits au registre foncier en 1977, et d’autre part la durée de sa possession des biens en question.
19. Le 3 juillet 2009, le tribunal du cadastre d’Ondokuzmay?s se déclara incompétent et renvoya l’affaire devant le tribunal d’instance d’Ondokuzmay?s (« le tribunal d’instance »).
20. Le 30 octobre 2009, le tribunal d’instance procéda à une visite des lieux, entendit des témoins, ordonna une expertise et fit établir des plans.
21. Les témoins affirmèrent que le requérant avait fait l’acquisition des terrains litigieux et qu’il y avait fait construire une maison qu’il avait ensuite mise en location et qui était toujours occupée par son locataire.
22. Le 5 novembre 2009, l’expert scientifique rendit son rapport d’expertise. Il constata que les biens en question étaient situés dans la parcelle no 106 et que cette parcelle de terrain était enregistrée comme propriété du Trésor public.
23. Le 15 décembre 2009, le tribunal d’instance se déclara incompétent et renvoya l’affaire devant le tribunal de grande instance d’Ondokuzmay?s (« le tribunal de grande instance »).
24. Par un jugement en date du 1er avril 2010, le tribunal de grande instance débouta le requérant. Il nota que le recours que l’intéressé avait introduit visait à contester les conclusions cadastrales du 2 janvier 1992. Or, constatait-il, cette action avait été formée après l’expiration du délai de dix ans prévu par l’article 12 de la loi no 3402 du 21 juin 1987 relative au cadastre, et elle devait donc être rejetée.
25. Par un arrêt en date du 23 novembre 2010, la Cour de cassation confirma ce jugement en toutes ses dispositions.
26. Le 7 mars 2011, la Cour de cassation rejeta le recours en rectification de l’arrêt que le requérant avait introduit.
27. Le 25 mars 2011, l’arrêt de la Cour de cassation fut notifié à l’avocat du requérant.
LE CADRE JURIDIQUE ET LA PRATIQUE INTERNES PERTINENTS
I. LE CADASTRE
A. La loi no 2613 (travaux de cadastrage dans les villes)
28. L’article 8 de la loi no 2613 du 15 décembre 1934 relative au cadastrage et à l’enregistrement des titres fonciers, qui était en vigueur à l’époque des faits, précisait que lorsque les zones dans lesquelles des travaux de cadastrage devaient être entrepris avaient été déterminées, la décision devait être portée à la connaissance du public dans un délai d’un mois par voie de presse ou, en l’absence de presse locale, par des méthodes coutumières. Elle disposait en outre que les travaux ne pouvaient débuter qu’après l’expiration d’un délai de deux mois à compter de la date de l’annonce.
29. L’article 18 prévoyait que les propriétaires des biens concernés devaient procéder à des marquages sur les terrains dont les limites n’étaient pas visibles. Ce processus de démarcation devait être annoncé quinze jours avant son commencement par voie de presse ou, en l’absence de presse locale, par des méthodes coutumières.
30. L’article 19 disposait que les agents du cadastre devaient fournir des formulaires déclaratifs aux propriétaires des terrains, et que les signes apposés en guise de signature sur ces formulaires par des personnes analphabètes devaient être certifiés par le mukhtar (muhtar), un agent public élu pour administrer les plus petites divisions administratives – village ou quartier – et exerçant notamment des fonctions de gestion de l’état civil et des relations entre les administrations et les habitants du village ou quartier concerné.
31. En vertu de l’article 25, les conclusions de la commission cadastrale devaient être affichées publiquement durant deux mois, en un lieu visible de tous. Elles devaient en outre être annoncées par des méthodes coutumières ou, lorsque c’était possible, dans la presse locale.
32. L’article 26, quant à lui, disposait que l’affichage avait valeur de notification à personne.
B. La loi no 766 (travaux de cadastrage dans les villages)
33. L’article 10 de la loi no 766 du 28 juin 1966 relative au cadastrage et à l’enregistrement des titres fonciers disposait que lorsque les zones dans lesquelles des travaux de cadastrage devaient être entrepris avaient été déterminées, la décision devait dans un délai d’un mois être portée à la connaissance du public par des méthodes coutumières. Il précisait en outre que ces travaux devaient être annoncés à la radio et par voie de presse, dans un quotidien imprimé à Ankara et à Istanbul.
34. En vertu de l’article 26, les conclusions de la commission cadastrale devaient être affichées publiquement à la mairie pendant trente jours.
35. L’article 27, quant à lui, disposait que les conclusions cadastrales devenaient définitives à l’issue de ces trente jours si personne ne s’y opposait.
36. L’article 28 précisait qu’en cas d’opposition au cours du délai légal commençant à courir à compter de la date de publication des conclusions de la commission cadastrale, une commission dite « du registre foncier » était constituée, et sa décision notifiée aux parties concernées. Il disposait que la décision en question pouvait être contestée devant le tribunal du registre foncier, sous réserve que le recours fût introduit dans un délai de trente jours à compter de la date de notification de la décision de la commission du registre foncier.
C. La loi no 3402 (travaux de cadastrage dans les villes et villages)
37. La loi no 3402 relative au cadastre est entrée en vigueur le 21 juin 1987.
38. En vertu de son article 12, les conclusions établies à l’issue des travaux de cadastrage sont affichées publiquement pendant trente jours. En l’absence de contestation durant cette période, les procès-verbaux de cadastrage deviennent définitifs et sont retranscrits sur le registre foncier sous trois mois.
39. L’article 12 dispose en outre en son alinéa 3 qu’« au-delà d’un délai de dix ans à compter de la date à laquelle les procès-verbaux sont devenus définitifs, aucun recours fondé sur des droits antérieurs au cadastrage ne peut être formé pour contester les constatations, droits et délimitations que [lesdits procès verbaux] contiennent ».
40. L’alinéa 4 de cet article dispose quant à lui qu’à l’issue du délai de dix ans en question, tous les titres antérieurs relatifs aux biens situés dans la zone de cadastrage perdent leur « qualité de titre en circulation » et n’ouvrent plus droit à entamer des démarches auprès des services du cadastre ou du registre foncier.
II. LA PRESCRIPTION ACQUISITIVE
41. En vertu de l’article 713 § 1 du nouveau code civil (NCC), toute personne ayant exercé une possession continue et paisible à titre de propriétaire pendant vingt ans sur un bien immeuble pour lequel aucune mention ne figure au registre foncier peut introduire une action en justice en vue d’obtenir l’enregistrement de ce bien comme étant sa propriété.
III. LA LOI NO 4070 RELATIVE À LA VENTE DE TERRAINS AGRICOLES APPARTENANT AU TRÉSOR
42. L’article 7 de la loi no 4070 du 16 février 1995, qui était en vigueur à l’époque des faits, prévoyait que les terrains appartenant au Trésor pouvaient être cédés par « vente directe », c’est-à-dire sans appel d’offres, aux personnes en ayant fait un usage agricole pendant au moins cinq ans avant le 31 décembre 2002, sous réserve, notamment, d’un constat d’usage par le Trésor et du paiement par les intéressés des indemnités d’occupation illégale et des éventuels arriérés.
43. En vertu de l’article 8, toute personne qui avait fait un usage agricole d’un tel terrain avant le 31 décembre 2002 et n’avait pas pu en faire l’acquisition par voie de « vente directe » bénéficiait d’un droit d’achat préférentiel dans le cadre de sa vente par appel d’offres.
EN DROIT
I. SUR LA VIOLATION ALLÉGUÉE DE L’ARTICLE 1 DU PROTOCOLE NO 1 À LA CONVENTION
44. Le requérant allègue que les circonstances de la cause ont emporté violation de l’article 1 du Protocole no 1 à la Convention, qui est ainsi libellé :
« Toute personne physique ou morale a droit au respect de ses biens. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique et dans les conditions prévues par la loi et les principes généraux du droit international.
Les dispositions précédentes ne portent pas atteinte au droit que possèdent les États de mettre en vigueur les lois qu’ils jugent nécessaires pour réglementer l’usage des biens conformément à l’intérêt général ou pour assurer le paiement des impôts ou d’autres contributions ou des amendes. »
45. Le Gouvernement s’oppose à cette thèse.
A. Sur la recevabilité
46. La Cour relève que le Gouvernement n’a soulevé aucune exception.
47. Constatant que la requête n’est pas manifestement mal fondée au sens de l’article 35 § 3 a) de la Convention et qu’elle ne se heurte par ailleurs à aucun autre motif d’irrecevabilité, la Cour la déclare recevable.
B. Nella sostanza
48. Le requérant allègue qu’il a perdu ses biens sans aucune contrepartie et que cette privation de propriété a découlé d’un défaut de notification des travaux de cadastrage et de la mise en œuvre du délai de prescription de dix ans prévu par la loi. Il argue qu’il résidait en Allemagne à l’époque des faits et qu’il ne savait pas que des travaux de cadastrage avaient été menés dans le village d’Engiz. Ce ne serait qu’en 2004, après être rentré en Turquie pour rendre visite à sa famille, qu’il se serait vu réclamer une indemnité d’occupation et qu’il aurait pris connaissance des conclusions cadastrales de 1985. Il aurait joui paisiblement de ses biens depuis leur acquisition. Il y aurait construit une maison de trois étages et l’aurait mise en location. Il serait de bonne foi et ne comprendrait pas pourquoi l’administration n’a pas donné une suite favorable à sa demande d’acquisition des terrains litigieux.
49. Le Gouvernement, renvoyant aux dispositions des lois no 2613 et no 3402, rappelle l’importance des travaux de cadastrage, qui permettent d’établir à la suite de relevés topographiques et d’opérations administratives l’ensemble des documents qui recensent, regroupent et évaluent les propriétés foncières de chaque commune. Il soutient que le délai de prescription extinctive de dix ans répond à l’intérêt général prépondérant que constitue la nécessité de garantir la sécurité juridique aux travaux de cadastrage et d’assurer la confiance légitime dans les registres fonciers et la fiabilité des transactions immobilières. Il affirme que le droit à un tribunal n’est pas absolu et se prête à des limitations implicitement admises, notamment quant aux conditions de recevabilité des recours, car il appelle selon lui par sa nature même une réglementation par l’État, lequel jouit à cet égard d’une certaine marge d’appréciation. Il est d’avis qu’un délai de dix ans pour introduire un recours est suffisamment long pour être considéré comme proportionné. Il estime proportionnée également la règle qui veut que le délai en question débute à l’expiration de la période d’affichage des conclusions cadastrales. Sur ce point, il avance que le début des travaux de cadastrage est annoncé en amont, notamment par le biais d’avis publiés par voie de presse et d’affiches posées dans les lieux les plus fréquentés tels les écoles, les lieux de culte et le bureau du mukhtar. Il ajoute que des formulaires de déclaration sont distribués aux propriétaires durant les travaux, et que les conclusions sont affichées pendant deux mois dans les locaux de la municipalité ou du mukhtar (paragraphes 28 à 32 ci-dessus). Il considère que ces éléments suffisent pour informer les intéressés et qu’il n’y a pas lieu de procéder à des notifications individuelles.
50. Le Gouvernement ajoute que les biens du requérant sont situés en zone rurale. Or, selon lui, les agriculteurs sont plus attachés que les citadins à leurs terres – celles-ci constituant leur principal moyen de subsistance – et sont dès lors plus attentifs aux questions qui s’y rapportent, comme les travaux de cadastrage. Dans des lieux de taille modeste comme ceux dont il est question en l’espèce, tous les habitants sauraient quand des travaux de cadastrage sont réalisés. Ce serait dès lors au requérant que serait revenue la tâche de démontrer, en exposant des motifs valables et raisonnables et en justifiant la passivité dont il aurait fait preuve en ne saisissant pas les juridictions nationales pendant près de vingt ans, qu’il n’avait pas eu connaissance de la réalisation desdits travaux. La situation dont se plaint le requérant serait donc la conséquence de la négligence dont l’intéressé aurait fait preuve.
51. Compte tenu de ces éléments, la mise en œuvre du délai de prescription serait proportionnée et l’État n’aurait pas méconnu l’obligation de garantir dans son ordre juridique interne que le droit de propriété soit suffisamment protégé par la loi et que des recours adéquats soient offerts. Le juste équilibre voulu par l’article 1 du Protocole no 1 à la Convention n’aurait donc pas été rompu.
52. La Cour rappelle que l’article 1 du Protocole no 1, qui garantit en substance le droit de propriété, contient trois normes distinctes (voir, notamment, James et autres c. Royaume-Uni, 21 février 1986, § 37, série A no 98) : la première, qui s’exprime dans la première phrase du premier alinéa et revêt un caractère général, énonce le principe du respect de la propriété ; la deuxième, figurant dans la seconde phrase du même alinéa, vise la privation de propriété et la subordonne à certaines conditions ; quant à la troisième, consignée dans le second alinéa, elle reconnaît aux États contractants le pouvoir, entre autres, de réglementer l’usage des biens conformément à l’intérêt général, en mettant en vigueur les lois qu’ils estiment nécessaires à cette fin (Fábián c. Hongrie [GC], no 78117/13, § 60, 5 septembre 2017). Il ne s’agit pas pour autant de règles dépourvues de rapport entre elles. La deuxième et la troisième ont trait à des exemples particuliers d’atteintes au droit de propriété ; dès lors, elles doivent s’interpréter à la lumière du principe consacré par la première (voir, parmi beaucoup d’autres, Sargsyan c. Azerbaïdjan [GC], no 40167/06, § 217, CEDH 2015, et Broniowski c. Pologne [GC], no 31443/96, § 134, CEDH 2004).
53. Pour se concilier avec la règle générale énoncée à la première phrase du premier alinéa de l’article 1, une atteinte au droit au respect des biens doit ménager un « juste équilibre » entre les exigences de l’intérêt général de la collectivité et celles de la protection des droits fondamentaux de l’individu (Beyeler c. Italie [GC], no 33202/96, § 107, CEDH 2000-I).
54. Nonobstant le silence de l’article 1 du Protocole no 1 en matière d’exigences procédurales, les procédures applicables à une espèce doivent aussi offrir aux requérants une occasion adéquate d’exposer leur cause aux autorités compétentes afin de contester effectivement les mesures portant atteinte à leur droit au respect de leurs biens (Zehentner c. Autriche, no 20082/02, § 73, 16 juillet 2009, Société Anonyme Thaleia Karydi Axte c. Grèce, no 44769/07, § 36, 5 novembre 2009, et Gereksar et autres c. Turquie, nos 34764/05 et 3 autres, § 51, 1er février 2011).
55. En l’espèce, la Cour observe que le grief du requérant concerne la perte de ses biens et l’impossibilité dans laquelle il s’est trouvé de contester judiciairement cette mesure en raison du délai de la prescription extinctive, à savoir dix ans. Elle considère que la situation dénoncée par l’intéressé relève de la première phrase de l’article 1 du Protocole no 1 (Elif K?z?l c. Turquie, no 4601/06, § 90, 24 mars 2020).
56. La Cour tient d’abord à préciser l’objet du litige. À cet égard, elle considère qu’elle n’est pas appelée à déterminer in abstracto si la prescription décennale prévue à l’article 12 de la loi no 3402 relative au cadastre est compatible ou non avec la Convention, mais uniquement à dire si, dans les circonstances particulières de l’espèce, l’application de ce délai a porté atteinte au droit du requérant au respect de ses biens.
57. Elle note ensuite que ce délai est explicitement prévu par l’article 12 de la loi no 3402 (paragraphe 39 ci-dessus). C’est sur cette loi, qui était en vigueur à l’époque où le requérant a introduit son recours, que repose l’ingérence litigieuse. La décision des juridictions nationales de rejeter le recours du requérant en raison de la prescription disposait donc d’une base légale.
58. La Cour relève enfin que la mise en place d’un délai au-delà duquel les droits antérieurs au cadastrage s’éteignent et les conclusions cadastrales – qui établissent de nouveaux titres de propriété – deviennent inattaquables et privent d’effets les anciens titres de propriété vise à garantir la sécurité juridique des travaux de cadastrage et à assurer la confiance légitime dans les registres fonciers et la fiabilité des transactions immobilières. Elle considère que cette mesure constitue assurément un but légitime d’intérêt général.
59. Il y a dès lors lieu de décider si la mesure en question était proportionnée au but poursuivi. Cette vérification revient à mettre en balance le but légitime sous-jacent et les droits du requérant touchés par ladite mesure.
60. À cet égard, la Cour estime que si la sécurité juridique visée par la règle de prescription présente incontestablement en elle-même un but légitime important, l’intérêt de mettre l’administration à l’abri d’un recours du requérant demeure, dans les circonstances de la cause, limitée.
61. Concernant justement les intérêts du requérant, la Cour note que ce dernier, qui avait régulièrement fait l’acquisition de deux terrains immatriculés au registre foncier en 1977, soit huit ans environ avant le début des travaux de cadastrage, s’est finalement trouvé privé de ses biens. Face à cette situation, l’intéressé n’a pas pu faire valoir ses droits en contestant les conclusions cadastrales, et ce en raison de la prescription extinctive.
62. Sur ce point, il convient de relever que le requérant ne s’est vu notifier ni le début des travaux de cadastrage, ni les conclusions cadastrales. Or, l’article 28 de la loi no 766, qui était en vigueur au moment des travaux de cadastrage, disposait expressément que la décision de la commission du registre foncier devait être notifiée aux parties concernées (paragraphe 36 ci-dessus), et c’est sur le fondement de cette loi que les travaux de cadastrage ont été réalisés. Autrement dit, contrairement à ce qu’affirme le Gouvernement, les travaux de cadastrage ont en l’espèce été réalisés en application non pas de la loi no 2613 mais de la loi no 766. Partant, l’administration n’a pas respecté les dispositions légales qui étaient prévues par le droit interne.
63. Le requérant affirme qu’il n’a pris connaissance de l’inscription de ses biens comme propriété du Trésor qu’en 2004 (paragraphe 15 ci-dessus), et que jusqu’à cette date, il a continué à jouir paisiblement de ses biens. À cet égard, la Cour rappelle que les procédures applicables à une espèce doivent aussi offrir à la personne concernée une occasion adéquate d’exposer sa cause aux autorités compétentes afin de contester effectivement les mesures portant atteinte à son droit de propriété.
64. Reste à déterminer si en l’espèce, le requérant avait ou aurait dû avoir connaissance de la réalisation des travaux de cadastrage et des conclusions cadastrales qui n’ont pas tenu compte de ses titres de propriété et qui ont eu pour effet de les rendre caducs.
65. S’il est vrai que le début des travaux de cadastrage est annoncé, que lesdits travaux font l’objet d’une publicité, et que ces mesures permettent d’informer le public, rien ne garantit que le requérant ait effectivement été informé. Le même constat s’impose en ce qui concerne l’affichage des conclusions cadastrales (paragraphes 33 à 35 ci-dessus).
66. Sur ce point, la Cour estime utile de rappeler que le requérant affirme, sans être contredit par le Gouvernement, qu’il résidait en Allemagne.
67. Dès lors, la Cour ne voit pas comment le requérant, qui résidait à l’étranger, pouvait par le biais de telles annonces être informé de la réalisation des travaux de cadastrage.
68. D’ailleurs, la Cour rappelle à propos précisément de ce procédé d’affichage que dans l’affaire Rimer et autres c. Turquie (no 18257/04, § 27, 10 mars 2009), où les recours des requérants contre les conclusions cadastrales avaient été rejetés pour non-respect du délai de dix ans – délai qui commençait à courir à compter de la date d’affichage des conclusions – et où le Gouvernement soulevait une exception d’irrecevabilité tirée de la règle de l’épuisement des voies de recours internes, elle a indiqué qu’il n’avait pas été démontré que les requérants eussent reçu notification des conclusions en question. La Cour a suivi la même approche dans l’affaire Elif K?z?l (arrêt précité, § 109).
69. La Cour estime en outre que le Gouvernement n’a exposé aucun élément permettant raisonnablement d’affirmer que le requérant avait été informé des travaux de cadastrage et de leur teneur ou qu’il ne pouvait ignorer leur existence. De plus, la Cour réitère que les autorités ne semblent avoir entrepris aucune démarche pour identifier le requérant et l’informer.
70. La Cour considère que le fait que le requérant ait mis en location la maison qu’il avait fait construire sur ses terrains n’est pas de nature à démontrer qu’il avait pris connaissance des conclusions cadastrales de 1985 et de leurs conséquences.
71. La Cour parvient au même constat en ce qui concerne le fait que le requérant ait introduit une demande de rachat de ses biens à l’administration (paragraphe 16 ci-dessus). Cet élément ne prouve en rien que le requérant ait eu connaissance des travaux de cadastrage bien avant qu’une ordonnance de paiement ne lui eût été adressée.
72. Rien ne permet donc d’affirmer que le requérant savait ou aurait dû savoir avant d’en avoir été informé par les agents de l’administration en 2004 que ses biens avaient été inscrits comme propriété du Trésor, ni que les autorités ont procédé à une démarche quelconque dans le but d’identifier le propriétaire légitime des biens et de l’informer de la situation.
73. À la lumière de l’ensemble de ces éléments, la Cour considère que le juste équilibre voulu par la Convention a été rompu au détriment du requérant.
74. Partant, il y a eu violation de l’article 1 du Protocole no 1.
II. SUR L’APPLICATION DE L’ARTICLE 41 DE LA CONVENTION
75. Aux termes de l’article 41 de la Convention :
« Si la Cour déclare qu’il y a eu violation de la Convention ou de ses Protocoles, et si le droit interne de la Haute Partie contractante ne permet d’effacer qu’imparfaitement les conséquences de cette violation, la Cour accorde à la partie lésée, s’il y a lieu, une satisfaction équitable. »
A. Dommage
76. Le requérant ne présente aucune demande d’indemnité au titre du préjudice matériel. Il réclame une somme au titre du préjudice moral, sans préciser de montant.
77. Le Gouvernement conteste cette prétention et invite la Cour à la rejeter.
78. Concernant le dommage matériel, en l’absence de demande dans ce sens, la Cour estime qu’il n’y a pas lieu d’octroyer au requérant de somme à ce titre. Elle précise toutefois que cette conclusion ne relève pas l’État de l’obligation juridique de mettre un terme à la violation et d’en effacer les conséquences de manière à rétablir autant que faire se peut la situation antérieure à celle ci, en application de l’article 46 de la Convention.
79. Sur la question du dommage moral, la Cour considère que le requérant a subi un préjudice moral certain du fait de la situation litigieuse. Statuant en équité, elle alloue à l’intéressé 5 000 euros (EUR) pour dommage moral, plus tout montant pouvant être dû sur cette somme à titre d’impôt.
B. Frais et dépens
80. Le requérant n’a présenté aucune demande pour frais et dépens. Partant, la Cour estime qu’il n’y a pas lieu de lui octroyer de somme à ce titre.
C. Intérêts moratoires
81. La Cour juge approprié de calquer le taux des intérêts moratoires sur le taux d’intérêt de la facilité de prêt marginal de la Banque centrale européenne majoré de trois points de pourcentage.
PAR CES MOTIFS, LA COUR, À L’UNANIMITÉ,
1. Déclare la requête recevable ;
2. Dit qu’il y a eu violation de l’article 1 du Protocole no 1 à la Convention ;
3. Dit
a) que l’État défendeur doit verser au requérant, dans un délai de trois mois à compter de la date à laquelle l’arrêt sera devenu définitif conformément à l’article 44 § 2 de la Convention, 5 000 euros (cinq mille euros), plus tout montant pouvant être dû sur cette somme à titre d’impôt, pour dommage moral ;
b) qu’à compter de l’expiration dudit délai et jusqu’au versement, ce montant sera à majorer d’un intérêt simple à un taux égal à celui de la facilité de prêt marginal de la Banque centrale européenne applicable pendant cette période, augmenté de trois points de pourcentage.
Fait en français, puis communiqué par écrit le 31 août 2021, en application de l’article 77 §§ 2 et 3 du règlement.
Hasan Bak?rc? Jon Fridrik Kjølbro
Greffier adjoint Président
SECONDA SEZIONE
CASO KEMAL BAYRAM c. TURCHIA
(Domanda n. o 33808/11 )
FERMARE
Art 1 P1 • Rispetto della proprietà • Impossibilità di impugnare giudizialmente la perdita di proprietà risultante da lavori catastali e l'iscrizione di un bene come proprietà dell'Erario, per mancata comunicazione da parte dell'amministrazione • Periodo di prescrizione estintiva dieci anni
STRASBURGO
31 agosto 2021
Questa sentenza diverrà definitiva alle condizioni definite nell'articolo 44 § 2 della Convenzione. Può subire ritocchi.
Nel caso Kemal Bayram c. Turchia,
La Corte europea dei diritti dell'uomo (seconda sezione), riunita in una sezione composta da :
Jon Fridrik Kjølbro, Presidente,
Carlo Ranzoni,
Ales Pejchal,
Egidijus K?ris,
Branko Lubarda,
Pauline Koskelo,
Saadet Yüksel, juges,
et de Hasan Bak?rc?, greffier adjoint de section ,
Visto :
il ricorso (n. o 33808/11 ) proposto contro la Repubblica di Turchia da un cittadino di tale Stato, il sig. Kemal Bayram (" ricorrente su "), si è rivolto alla Corte ai sensi dell'articolo 34 della Convenzione sui diritti dell'uomo e le libertà fondamentali (" la Convenzione ”) del 12 aprile 2011,
la decisione di portare la richiesta all'attenzione del governo turco (" il governo "),
le osservazioni delle parti,
Dopo aver deliberato in camera di consiglio il 29 giugno 2021,
Emette la seguente sentenza, adottata in tale data :
INTRODUZIONE
1. La presente censura riguarda un danno patrimoniale che derivi al ricorrente da lavori catastali, e l'impossibilità per l'interessato di impugnare tale provvedimento per mancanza di informazione.
INFATTI
2. Il ricorrente è nato nel 1948 e vive a Werdohl, Germania. Egli è rappresentato da M e A. Bacanak, avv.
3. Il Governo era rappresentato dal suo Agente .
4. Il 29 dicembre 1977 il richiedente acquistò due appezzamenti di terreno situati nel villaggio di Engiz-Samsun e registrati nel registro fondiario. La vendita è stata registrata e all'interessato sono stati rilasciati due titoli di proprietà, iscritti nel registro fondiario.
5. Nel 1979 il richiedente fece costruire una casa a tre piani sul terreno in questione.
6. A quel tempo, il denunciante risiedeva presumibilmente in Germania.
7. Nel 1985, l'amministrazione ha intrapreso il censimento catastale delle proprietà nel villaggio di Engiz in conformità con la legge n. 766 del 28 giugno 1966 sul catasto e la registrazione dei titoli di proprietà.
8. Il 2 aprile 1986 il terreno del ricorrente fu registrato come proprietà del Tesoro (lotto n . 106).
9. I verbali relativi alla zona catastale sono stati affissi pubblicamente dal 4 ottobre al 2 novembre 1989.
10. A parte questo invio, nessuna notifica è stata inviata, né alcuna azione intrapresa, per informare il richiedente.
11. Il 21 ottobre 1989, la direzione dipartimentale delle finanze pubbliche impugnava le conclusioni della commissione catastale.
12. L'11 novembre 1991, la Commissione del registro fondiario emise le sue conclusioni. La terra del richiedente fu nuovamente registrata come proprietà del Tesoro.
13. Il richiedente non fu informato di questa decisione.
14. Le conclusioni della commissione catastale sono divenute definitive il 2 gennaio 1992, non essendo stato presentato ricorso per impugnarle.
15. Il 24 maggio 2004, la direzione dipartimentale delle finanze pubbliche ha notificato al ricorrente un'ingiunzione al pagamento di un risarcimento per occupazione illegale di proprietà pubblica per il periodo dal 1994 al 2004.
16 . Il 28 luglio 2004 il richiedente chiese al Tesoro se poteva acquistare il terreno in questione.
17. L'amministrazione non ha risposto favorevolmente a tale richiesta.
18. In data 14 maggio 2009, il ricorrente ha presentato ricorso al fine di ottenere l'annullamento dell'iscrizione effettuata a favore dell'erario e la reiscrizione del terreno a suo nome nel catasto. Dichiarava di non essere mai stato informato dei lavori catastali e di essere venuto a conoscenza del contenuto delle conclusioni catastali solo nel 2004. A sostegno della sua richiesta, ha sostenuto da un lato i suoi titoli di proprietà iscritti al catasto in 1977, e dall'altro la durata del suo possesso del bene in questione.
19. Il 3 luglio 2009, il tribunale catastale di Ondokuzmay si è dichiarato incompetente e ha rinviato il caso al tribunale distrettuale di Ondokuzmay?s (" il tribunale distrettuale ").
20. Il 30 ottobre 2009, il tribunale distrettuale effettuò una visita in loco, ascoltò testimoni, ordinò una perizia e fece redigere piani.
21. I testimoni hanno affermato che il ricorrente aveva acquistato il terreno controverso e vi aveva fatto costruire una casa, che poi aveva affittato e che era ancora occupata dal suo inquilino.
22. Il 5 novembre 2009, l'esperto scientifico ha presentato la sua perizia. Ha rilevato che gli immobili in questione si trovavano nella particella n . 106 e che questo terreno era registrato come proprietà dell'erario.
23. Il 15 dicembre 2009, il tribunale distrettuale si dichiarò incompetente e riferì il caso al tribunale distrettuale di Ondokuzmay?s (" il tribunale distrettuale ").
24. In una sentenza del 1° aprile 2010, il tribunale distrettuale ha respinto l'appello dell'attore. Ha osservato che il ricorso che il ricorrente aveva presentato era per contestare le conclusioni catastali del 2 gennaio 1992. Il tribunale ha ritenuto che il ricorso fosse stato presentato dopo la scadenza del termine di dieci anni previsto dall'articolo 12 della legge n. 3402 del 21 giugno 1987 sul catasto e doveva quindi essere respinto.
25. Con sentenza del 23 novembre 2010, la Corte di Cassazione ha confermato tale sentenza in tutte le sue disposizioni.
26. Il 7 marzo 2011, la Corte di Cassazione ha respinto il ricorso per la rettifica della sentenza che il ricorrente aveva depositato.
27. Il 25 marzo 2011, la sentenza della Corte di Cassazione è stata notificata all'avvocato del ricorrente.
QUADRO GIURIDICO E PRATICA NAZIONALI PERTINENTI
I. LA CADUTA
A. Legge n . 2613 (Lavori catastali nelle città)
28. L'articolo 8 della legge n. 2613 del 15 dicembre 1934 sulla misurazione catastale e la registrazione dei titoli di proprietà, che era in vigore all'epoca dei fatti, stabiliva che quando erano state determinate le zone in cui dovevano essere intrapresi lavori di misurazione catastale, la decisione doveva essere resa nota al pubblico entro un mese per mezzo della stampa o, in assenza di stampa locale, con metodi abituali. Inoltre prevedeva che i lavori potessero iniziare solo dopo la scadenza di un periodo di due mesi dalla data dell'annuncio.
29. L'articolo 18 prevedeva che i proprietari dei beni interessati dovessero fare dei contrassegni sui terreni dove i confini non erano visibili. Questo processo di demarcazione doveva essere annunciato quindici giorni prima del suo inizio attraverso la stampa o, in assenza di stampa locale, con i metodi abituali.
30. L'articolo 19 prevedeva che i conservatori dei registri fondiari fornissero moduli dichiarativi ai proprietari terrieri e che le firme su questi moduli da parte di persone analfabete fossero certificate dal mukhtar (muhtar), un pubblico ufficiale eletto per amministrare le più piccole divisioni amministrative - villaggio o quartiere - e che svolgeva, tra le altre funzioni, la gestione dello stato civile e delle relazioni tra le amministrazioni e gli abitanti del villaggio o del quartiere interessato.
31. Ai sensi dell'articolo 25, i risultati della commissione catastale dovevano essere affissi pubblicamente per due mesi, in luogo visibile a tutti. Dovevano anche essere pubblicizzati attraverso i metodi consueti o, ove possibile, sulla stampa locale.
32 . L'articolo 26 prevedeva che l'affissione degli avvisi fosse considerata come una notifica personale.
B. Legge n . 766 (Lavori catastali nei villaggi)
33. L'articolo 10 della legge n. 766 del 28 giugno 1966 sulla misurazione catastale e la registrazione dei titoli di proprietà fondiaria prevedeva che quando le aree in cui il lavoro di misurazione catastale doveva essere intrapreso erano state determinate, la decisione doveva essere resa nota al pubblico entro un mese con metodi consueti. Ha inoltre specificato che il lavoro dovrebbe essere annunciato alla radio e sulla stampa, in un quotidiano stampato ad Ankara e Istanbul.
34. Ai sensi dell'articolo 26, i risultati della commissione catastale dovevano essere esposti pubblicamente presso il municipio per 30 giorni.
35 . L'articolo 27, invece, prevedeva che le conclusioni catastali diventassero definitive allo scadere di detti trenta giorni se nessuno si opponeva.
36 . L'articolo 28 precisava che in caso di opposizione nel periodo di legge che decorre dalla data di pubblicazione delle conclusioni della commissione catastale, veniva istituita una commissione denominata " del catasto " e la sua decisione veniva notificata alle parti coinvolte. Essa prevedeva che la decisione in questione potesse essere impugnata dinanzi al tribunale del registro fondiario, purché il ricorso fosse presentato entro trenta giorni dalla data di notifica della decisione alla commissione del registro fondiario.
C. Legge n . 3402 (Lavori catastali nelle città e nei villaggi)
37. Il 21 giugno 1987 è entrata in vigore la legge n . 3402 sul catasto .
38. In virtù del suo articolo 12, le conclusioni redatte al termine dei lavori catastali sono esposte pubblicamente per trenta giorni. In assenza di contestazione durante tale periodo, le relazioni catastali diventano definitive e sono trascritte al catasto entro tre mesi.
39 . L'articolo 12 prevede inoltre al comma 3 che “ oltre il termine di dieci anni dalla data in cui le relazioni divengono definitive, nessun ricorso fondato su diritti anteriori alla visura catastale può essere proposto per impugnare i rilievi, i diritti e i limiti che [il detto processo - procedimento] contengono . "
40 Il paragrafo 4 di questo articolo stabilisce che dopo il periodo di dieci anni, tutti i titoli di proprietà precedenti nella zona catastale perdono il loro status di "titolo in sospeso" e non autorizzano più il titolare ad avviare una procedura presso il catasto o l'ufficio fondiario.
II. LA PRESCRIPTION ACQUISITIVE
41. Ai sensi dell'articolo 713 comma 1 del nuovo codice civile (NCC), chiunque abbia esercitato per vent'anni un possesso continuativo e pacifico di proprietario su un bene immobile per il quale non è stata fatta l'iscrizione nel registro fondiario, può presentare un'azione per la registrazione di quel bene come suo proprio.
III. LEGGE N . 4070 SULLA VENDITA DI TERRENI AGRICOLI DI PROPRIETÀ DEL TESORO
42. L' articolo 7 della legge 16 febbraio 1995, n . 4070 , all'epoca in vigore, prevedeva che i terreni di pertinenza dell'erario potessero essere venduti mediante " vendita diretta ", cioè senza bando di gara, alle persone che ne abbiano fatto uso in agricoltura da almeno cinque anni prima del 31 dicembre 2002, previa, in particolare, dichiarazione d'uso da parte dell'erario e pagamento da parte degli interessati di occupazione abusiva ed eventuale morosità.
43. Ai sensi dell'articolo 8, chiunque avesse fatto uso agricolo di tali terreni prima del 31 dicembre 2002 e non avesse potuto acquistarli mediante " vendita diretta " beneficiava di un diritto di acquisto preferenziale nel contesto della sua vendita tramite gara.
IN DIRITTO
I. PRESUNTA VIOLAZIONE DELL'ARTICOLO 1 DEL PROTOCOLLO N O 1 DELLA CONVENZIONE
44. Il ricorrente ha affermato che le circostanze del caso hanno violato l'articolo 1 del Protocollo n. 1 della Convenzione, che:
“ Ogni persona fisica o giuridica ha diritto al rispetto della sua proprietà. Nessuno può essere privato della sua proprietà se non per motivi di pubblica utilità e alle condizioni previste dalla legge e dai principi generali del diritto internazionale.
Le disposizioni che precedono non pregiudicano il diritto degli Stati di emanare le leggi che ritengono necessarie per regolare l'uso della proprietà secondo l'interesse pubblico o per assicurare il pagamento di imposte o altri contributi o sanzioni. "
45. Il Governo si è opposto a questo argomento.
A. Sull'ammissibilità
46. La Corte nota che il Governo non ha sollevato alcuna eccezione.
47. Rilevando che il ricorso non è manifestamente infondato ai sensi dell'articolo 35 § 3 ( a) della Convenzione e che, inoltre, non incontra alcun altro motivo di irricevibilità, la Corte lo dichiara ammissibile.
B. Sullo sfondo
48. Il ricorrente sostiene di aver perso la sua proprietà senza alcun indennizzo e che tale privazione della proprietà è derivata dalla mancata notifica dei lavori catastali e dall'attuazione del termine di prescrizione di dieci anni previsto dalla legge. Sostiene che all'epoca dei fatti viveva in Germania e che non sapeva che i lavori catastali erano stati eseguiti nel villaggio di Engiz. Solo nel 2004, dopo essere tornato in Turchia per visitare la sua famiglia, gli sarebbe stata chiesta un'indennità di soggiorno e avrebbe preso atto delle risultanze catastali del 1985. Avrebbe goduto pacificamente dei suoi beni sin dalla loro acquisizione. Avrebbe costruito lì una casa di tre piani e l'avrebbe affittata.
49. Il Governo, con riferimento alle disposizioni della legge n o 2613 e n o 3402, richiama l'importanza dell'opera catastale, che consente di stabilire, a seguito di rilievi topografici e operazioni amministrative, tutti i documenti che identificano, raggruppano e valutano le proprietà fondiarie di ciascun comune. Ritiene che il termine di prescrizione estintivo di dieci anni risponda al prevalente interesse pubblico costituito dall'esigenza di garantire la certezza del diritto nell'opera catastale e di assicurare la legittima fiducia nei registri catastali e l'affidabilità delle operazioni immobiliari. Afferma che il diritto a un giudice non è assoluto e si presta a limitazioni implicitamente ammesse, in particolare per quanto riguarda le condizioni di ammissibilità dei ricorsi, perché richiama per sua natura una disciplina dello Stato, che gode al riguardo un certo margine di apprezzamento. Ritiene che un termine di dieci anni per presentare ricorso sia sufficientemente lungo da essere considerato proporzionato. Ritiene inoltre proporzionata la norma secondo cui il termine in questione decorre dalla fine del periodo di affissione delle risultanze catastali. Sul punto, sostiene che l'inizio dei lavori catastali è annunciato a monte, in particolare attraverso avvisi pubblicati sulla stampa e manifesti affissi nei luoghi più frequentati come scuole, luoghi di culto e altri.mukhtar . Aggiunge che i moduli di dichiarazione sono distribuiti ai proprietari durante i lavori e che le conclusioni sono esposte per due mesi nei locali del comune o del mukhtar (paragrafi 28-32 supra). Ritiene che questi elementi siano sufficienti per informare le parti interessate e che non sia necessario effettuare notifiche individuali.
50. Il Governo aggiunse che la proprietà del richiedente era situata in un'area rurale. Tuttavia, secondo lui, i contadini sono più attaccati dei cittadini alla loro terra - che costituisce il loro principale mezzo di sussistenza - e sono quindi più attenti alle questioni connesse, come il lavoro catastale. In luoghi di modeste dimensioni come quelli qui in esame, tutti gli abitanti saprebbero quando si effettuano i lavori catastali. Spetterebbe quindi al ricorrente dimostrare, adducendo valide e ragionevoli ragioni e giustificando la passività che aveva dimostrato nel non adire i giudici nazionali per quasi vent'anni, di non essere a conoscenza del compimento del detto lavoro.
51. In considerazione di questi elementi, l'attuazione del termine di prescrizione sarebbe proporzionata e lo Stato non avrebbe ignorato l'obbligo di garantire nel suo ordinamento giuridico interno che il diritto di proprietà sia sufficientemente protetto dalla legge e che siano disponibili rimedi adeguati. L'equilibrio richiesto dall'articolo 1 del Protocollo n . 1 della Convenzione non era quindi stato rotto.
52. La Corte ricorda che l'articolo 1 del Protocollo n . 1, che garantisce in sostanza il diritto di proprietà, comprende tre norme distinte (si veda, James e altri c. UK 21 febbraio 1986 § 37, serie a n o 98) : la il primo, che si esprime nel primo periodo del primo comma, è di carattere generale ed enuncia il principio del rispetto della proprietà ; il secondo, che compare nella seconda frase dello stesso comma, riguarda la privazione del bene e la sottopone a determinate condizioni ; quanto al terzo, riportato nel secondo comma, riconosce il potere degli Stati contraenti, tra l'altro, di disciplinare l'uso dei beni secondo l'interesse generale, emanando le leggi che ritengano necessarie a tal fine. ( Fábián c. Ungheria [GC], n o 78117/13, § 60 5 settembre 2017). Tuttavia, queste non sono regole indipendenti. Il secondo e il terzo riguardano esempi specifici di violazione dei diritti di proprietà ; pertanto, devono essere interpretati alla luce del principio enunciato nel primo (si veda, tra molti altri, Sargsyan c. Azerbaijan [GC], n o 40167/06 , § 217, CEDU 2015, e Broniowski c. Polonia [GC], n o 31443/96 , § 134, CEDU 2004).
53. Per conciliarsi con la regola generale enunciata nel primo periodo del primo comma dell'articolo 1, una violazione del diritto al godimento pacifico della proprietà deve trovare un " giusto equilibrio " tra le esigenze dell'interesse generale del comunità e quelli della tutela dei diritti fondamentali dell'individuo ( Beyeler c. Italia [GC], n o 33202/96 , § 107, CEDU 2000-I).
54. Nonostante il silenzio dell'articolo 1 del Protocollo n . 1 in termini di requisiti procedurali, le procedure per una specie devono anche offrire ai richiedenti una ragionevole opportunità di adire le autorità competenti al fine di impugnare efficacemente le misure violate nel loro diritto al rispetto della loro proprietà ( Zehentner c. Austria , n o 20082/02, § 73 16 luglio 2009, Société Anonyme Thaleia Karydi Axte c. Grecia , n o 44769/07, § 36 5 novembre 2009 , e Gereksar e altri c. La Turchia , nn . 34764/05 e 3 altri, § 51, 1 ha Février 2011).
55. Nel caso di specie, la Corte osserva che la doglianza del ricorrente riguarda la perdita dei suoi beni e l'impossibilità in cui si è trovato ad impugnare giudizialmente tale provvedimento a causa del termine di prescrizione estintiva, vale a dire dieci anni. Ritiene che la situazione lamentata dal ricorrente rientri nella prima frase dell'articolo 1 del Protocollo n . 1 ( Elif K?z?l c. Turchia , n . 4601/06 , § 90 24 marzo 2020).
56. La Corte desidera anzitutto chiarire l'oggetto della controversia. Al riguardo, ritiene che non si chieda di determinare in astratto se il termine di prescrizione decennale di cui all'articolo 12 della legge n . 3402 catastale sia compatibile o meno con la Convenzione, ma solo a determinare se, nelle particolari circostanze del caso, l'applicazione di tale termine abbia violato il diritto del ricorrente al rispetto della sua proprietà.
57. Ha poi rilevato che tale termine è espressamente previsto dall'art. 12 della legge n . 3402 (punto 39 supra). Era su tale legge, in vigore all'epoca in cui il ricorrente presentava il suo ricorso, che si fondava l'ingerenza in questione. La decisione dei tribunali nazionali di respingere il ricorso del ricorrente a causa del termine di prescrizione aveva quindi una base giuridica.
58. La Corte rileva infine che la fissazione di un termine oltre il quale scadono i diritti anteriori alla registrazione catastale e le conclusioni catastali - che stabiliscono nuovi titoli di proprietà - diventano inattaccabili e privano di efficacia i vecchi titoli di proprietà mira a garantire la certezza del diritto delle opere catastali e per garantire la legittima fiducia nei registri catastali e l'affidabilità delle operazioni immobiliari. Essa ritiene che tale misura costituisca indubbiamente una finalità legittima di interesse generale.
59. Occorre quindi stabilire se la misura di cui trattasi fosse proporzionata allo scopo perseguito. Tale verifica equivale a soppesare l'obiettivo legittimo sotteso ai diritti del ricorrente lesi da detto provvedimento.
60. Al riguardo, la Corte ritiene che, mentre la certezza del diritto cui fa riferimento la norma di prescrizione ha senz'altro di per sé un importante scopo legittimo, resta l'interesse a tutelare l'amministrazione da un ricorso del ricorrente, nelle circostanze del caso di specie. , limitato.
61. Riguardo proprio agli interessi del ricorrente, la Corte rileva che quest'ultimo, che aveva regolarmente acquisito due terreni censiti al catasto nel 1977, cioè circa otto anni prima dell'inizio dei lavori catastali, si è infine ritrovato privato della sua proprietà. Di fronte a tale situazione, l'interessato non ha potuto far valere i propri diritti impugnando le risultanze catastali, per effetto della prescrizione estintiva.
62. Sul punto, va rilevato che al ricorrente non è stato notificato né l'inizio dei lavori catastali né le conclusioni catastali. Tuttavia, l'articolo 28 della legge n. o 766, che era in vigore all'atto del lavoro di registro, prevedeva espressamente che la decisione del comitato del registro doveva essere notificata alle parti interessate (vedi paragrafo 36 supra), ed è sulla base di questa legge che l'opera catastale è stata eseguita. In altre parole, contrariamente a quanto detto dal Governo, le opere catastali in questo caso sono state realizzate in applicazione non della legge n . 2613 ma della legge n. 766. Di conseguenza, l'amministrazione non ha rispettato le disposizioni legali previste dal diritto interno.
63. Il ricorrente afferma di essere venuto a conoscenza della registrazione della sua proprietà come proprietà del Tesoro solo nel 2004 (vedere paragrafo 15 supra), e che fino a quella data ha continuato a godere pacificamente della sua proprietà. Al riguardo, la Corte ricorda che le procedure applicabili a un caso devono anche offrire all'interessato un'opportunità adeguata di presentare il proprio caso alle autorità competenti al fine di impugnare efficacemente i provvedimenti che violano il suo diritto di proprietà.
64. Resta da stabilire se nel caso di specie il ricorrente avesse o avrebbe dovuto sapere del completamento dei lavori catastali e delle conclusioni catastali che non tenevano conto dei suoi titoli di proprietà e che avevano l'effetto di renderli nulli.
65. Se è vero che l'inizio dei lavori catastali è annunciato, che detti lavori sono pubblicizzati e che queste misure consentono di informare il pubblico, non vi è alcuna garanzia che il richiedente sia stato effettivamente informato. Lo stesso vale per l'affissione delle risultanze catastali (paragrafi 33-35 supra).
66. Su questo punto, la Corte ritiene utile ricordare che il ricorrente afferma, senza essere contraddetto dal Governo, di risiedere in Germania.
67. Di conseguenza, la Corte non vede come il ricorrente, residente all'estero, potesse essere informato, mediante tali avvisi, del completamento dei lavori catastali.
68. Inoltre, la Corte ribadisce proprio in relazione a questo processo di esposizione che nel caso Rimer e altri c. Turchia ( n.18257 / 04 , § 27, 10 marzo 2009), dove i ricorsi dei ricorrenti avverso le risultanze catastali erano stati respinti per mancato rispetto del termine di dieci anni - periodo che iniziava a decorrere dalla data di affissione delle domande - e quando il Governo ha sollevato un'eccezione di irricevibilità basata sulla regola dell'esaurimento delle vie di ricorso interne, ha indicato che non era stato dimostrato che i ricorrenti avevano ricevuto la notifica delle domande in questione. La Corte ha seguito lo stesso approccio nella causa Elif K?z?l (sentenza citata sopra, § 109).
69. La Corte considera inoltre che il Governo non ha addotto alcun elemento che consentisse un'affermazione ragionevole che il ricorrente fosse stato informato dei lavori catastali e del loro contenuto o che non potesse ignorare la loro esistenza. Inoltre, la Corte ribadisce che le autorità non sembrano aver preso alcuna misura per identificare il ricorrente e informarlo.
70. La Corte considera che il fatto che il ricorrente abbia affittato la casa che aveva costruito sul suo terreno non è tale da dimostrare che fosse a conoscenza delle risultanze catastali del 1985 e delle loro conseguenze.
71. La Corte giunge alla stessa conclusione riguardo al fatto che il richiedente ha presentato una richiesta per il riacquisto della sua proprietà dall'amministrazione (vedere paragrafo 16 sopra). Questo elemento non prova in alcun modo che il ricorrente fosse a conoscenza dell'opera catastale ben prima che gli fosse indirizzato un ordine di pagamento.
72. Non c'è quindi nulla che suggerisca che il ricorrente sapesse o avrebbe dovuto sapere prima di essere informato dai funzionari dell'amministrazione nel 2004 che la sua proprietà era stata registrata come proprietà del Tesoro, né che le autorità abbiano proceduto ad alcun passo per identificare il legittimo proprietario dei beni e informarlo della situazione.
73. Alla luce di tutti questi elementi, la Corte ritiene che il giusto equilibrio richiesto dalla Convenzione sia stato sconvolto a danno del ricorrente.
74. Di conseguenza, vi è stata violazione dell'articolo 1 del Protocollo n . 1.
II. SULL'APPLICAZIONE DELL'ARTICOLO 41 DELLA CONVENZIONE
75. Ai sensi dell'articolo 41 della Convenzione :
" Se la Corte dichiara che vi è stata una violazione della Convenzione o dei suoi Protocolli, e se il diritto interno dell'Alta Parte Contraente consente solo la cancellazione imperfetta delle conseguenze di tale violazione, la Corte concede alla parte lesa, se del caso, solo soddisfazione. "
A. Danni
76. Il richiedente non presenta alcuna richiesta di risarcimento per danno materiale. Reclama una somma per pregiudizio morale, senza specificarne l'importo.
77. Il Governo ha contestato questa richiesta e ha invitato la Corte a respingerla.
78. Per quanto riguarda il danno patrimoniale, in assenza di tale richiesta, la Corte ritiene che non sia necessario assegnare al ricorrente alcuna somma al riguardo. Ritiene, tuttavia, che tale conclusione non esonera lo Stato dall'obbligo di legge di porre fine alla violazione e di sanarne le conseguenze in modo da ripristinare, per quanto possibile, a situazione precedente alla violazione, conformemente all'articolo 46 della Convenzione.79. Sulla questione del danno morale, la Corte considera che il ricorrente ha subito un certo danno morale a causa della situazione in questione. Decidendo in via equitativa, riconosce al ricorrente 5.000 euro (EUR) per danno morale, oltre a qualsiasi importo eventualmente dovuto su tale somma a titolo di imposta.
B. Costi e spese
80. Il richiedente non fece richiesta di costi e spese. Di conseguenza, la Corte ritiene che non sia necessario concedergli una somma sotto questo capo.
C. Interessi di mora
81. La Corte ritiene opportuno modellare il tasso di interesse di mora sul tasso di interesse della linea di prestito marginale della Banca centrale europea maggiorato di tre punti percentuali.
PER QUESTI MOTIVI, LA CORTE ALL'UNANIMITA' ,
1. dichiarare ammissibile la richiesta ;
2. Ha affermato che vi era stata una violazione dell'articolo 1 del Protocollo n . 1 alla Convenzione ;
3. Questo
un) che lo Stato convenuto deve pagare al ricorrente, entro tre mesi dalla data in cui la sentenza diventa definitiva ai sensi dell'articolo 44 § 2 della Convenzione, 5.000 euro (cinquemila euro), oltre a qualsiasi importo che può essere dovuto su questo somma a titolo di imposta, per danno non patrimoniale ;
b) che dalla scadenza di detto periodo e fino al pagamento, tale importo sarà maggiorato di interessi semplici ad un tasso pari a quello del margine di rifinanziamento della Banca Centrale Europea applicabile in tale periodo, aumentato di tre punti percentuali.
Fatto in francese, poi comunicato per iscritto il 31 agosto 2021, in applicazione dell'articolo 77 §§ 2 e 3 del regolamento.
Hasan Bakirci Jon Fridrik Kjølbro
Vice cancelliere Presidente
Il Diritto dell'Espropriazione è una materia molto complessa e poco conosciuta...
Se l'espropriato è assistito da un Professionista aderente all'Associazione pagherà solo a risultato raggiunto, "con i soldi" dell'Amministrazione. Non si deve pagare se non si ottiene il risultato stabilito. Tutto ciò viene pattuito, a garanzia dell'espropriato, con un contratto scritto. è ammesso solo un rimborso spese da concordare: ad. es. 1.000 euro per il DAP (tutelarsi e opporsi senza contenzioso) o 2.000 euro per il contenzioso. Per maggiori dettagli si veda la pagina 20 del nostro Vademecum gratuito.